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Ces bêtes magnifiques

chevaux unExtraits d’un article provenant, dit-on, d’un traité d’agriculture anglais sur le traitement à donner aux chevaux. Selon l’auteur, dès leur jeune âge, il faut leur porter une «attention convenable». Témoignage.

Dans leur état naturel, les chevaux ne sont point féroces; ils sont seulement sauvages et fougueux. On peut avec vérité ajouter qu’ils ne sont point naturellement vicieux [À l’époque, pour un animal, au Québec, on utilise le terme vicieux comme synonyme de dangereux]; leur mauvaise humeur aussi bien que leurs manières proviennent d’une mauvaise éducation ou d’un traitement sévère.

S’en servir et les châtier avec dureté ne sont pas les moyens à employer pour les corriger; car sous une semblable discipline, le cheval devient plus obstiné, hargneux, facile à irriter, et dangereux à approcher.

Ceux qui connaissent bien la nature du cheval savent bien qu’il n’y a pas d’animal plus caressant, ni plus docile, ni plus reconnaissant pour le bon traitement qu’il reçoit, et on le voit montrer sa gaieté à l’approche d’une personne qui en prend grand soin.

J’ai toujours éprouvé un penchant particulier à étudier le tempérament et les dispositions du cheval, et, d’après les observations que j’ai faites, je suis convaincu qu’on se trompe très souvent par l’ignorance que l’on a du vrai caractère du cheval, en élevant et instruisant ce noble animal.

On m’a confié plusieurs chevaux pour les corriger; on supposait qu’ils étaient indociles et qu’ils avaient de mauvaises dispositions. Lorsque je les eux connus, j’ai trouvé que ces animaux étaient seulement nerveux et irritables, parce qu’ils avaient été maltraités et qu’ils n’étaient point vicieux de nature. Je n’eus pas plutôt gagné leur confiance que cette crainte et cette timidité qu’ils montraient, lorsqu’on les approchait, disparurent entièrement. […]

Tout homme, qui a été témoin de la joie qu’éprouve un cheval quand son maître le remarque et lui fait des caresses, a dû voir que les mêmes démonstrations de joie de la part de cet animal n’ont pas lieu à l’approche d’une personne qui lui est étrangère. […]

Combien de fois ne sont-ils pas battus et maltraités sans raison; combien peu souvent on leur adresse des mots de louange et d’encouragement; combien peu aussi on les récompense ! Et pourtant des observateurs attentifs se sont assurés que le cheval, comme l’éléphant et le chien, possède une sensibilité de nerfs, qu’on peut appeler le sentiment d’honneur, et qu’ainsi le cheval est susceptible de louange et de blâme. […]

Depuis bien des années, j’ai été dans l’habitude de faire des remarques sur les erreurs commises dans le traitement et l’élevage du cheval, et je suis convaincu, d’après l’expérience acquise par une longue étude de la nature des chevaux et des rapports continuels avec eux, qu’une conduite douce à leur égard est la première condition de l’élevage des chevaux. Il est donc de l’intérêt des cultivateurs d’en faire l’expérience.

 

La Gazette de Joliette, 22 septembre 1882

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