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Début bien modeste des Trappistes à Oka

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Le 13 septembre 1881, le quotidien Le Canadien raconte l’arrivée des Trappistes à Oka, au nord de Montréal, et leur début bien humble.

Le monastère des trappistes est un spacieux édifice de 150 pieds sur 35. Il a deux étages réguliers, des mansardes et un soubassement. Il est à peu près terminé, et les Pères pourront s’y installer dans quelques semaines. On l’aperçoit aisément du lac [des Deux-Montagnes], à mi-côte, au point même de l’abaissement qui marque la séparation des deux montagnes, à une lieue environ du quai d’Oka.

On s’y rend par le chemin du moulin de la Baie, qui longe la première montagne, et par conséquent l’antique chemin de deux milles de long, qui se termine au sommet par le Calvaire, et que M. l’abbé Martineau a rendu célèbre dans ces dernières années par les nombreux pèlerinages qu’il y a conduits.

Le moulin de la Baie et ses petites dépendances sont pour le moment le seul refuge des bons Pères, qui y sont logés très misérablement. Ils sont au nombre de trois, le Père Guillaume, prieur, le Père Jean-Baptiste et le Père Louis de Gonzague. Un quatrième, le Père Allan, doit arriver d’Europe prochainement. Il y a, en outre, deux frères, le frère Antoine et le frère Étienne.

Ces excellents religieux ne sont pas restés inactifs depuis leur récente arrivée au lac. Ce qu’ils y ont déployé déjà d’industrie agricole et de tout genre est prodigieux. Ils utilisent tout, depuis le moindre jonc du bord du lac, jusqu’au moindre tronc d’arbre et à la dernière branche sèche.

Ils sont forgerons, charrons, charpentiers, menuisiers, de tous les métiers, agriculteurs, laboureurs, horticulteurs. Et dire, pourtant, que ce sont tous des hommes d’éducation et de bonne origine — cela se sent, bien que leurs noms de famille soient inconnus du public.

Ils sont devenus tout cela après une enfance et une jeunesse passées ailleurs que dans les champs et l’atelier. On va voir qu’ils feront des merveilles, au Lac, avec les mille acres de terre que le séminaire leur a concédés.

Rien d’admirable comme la vie de ces saints religieux, leur détachement de tout, leur ardeur au travail, leur dénuement volontaire, leur humilité. On sait qu’ils ne font pendant la plus grande partie de l’année qu’un repas par jour, et qu’ils ne mangent jamais de viande. Cela ne les empêche pas d’être bien portants et robustes même. Mais ils trouveront peut-être que ce régime, possible à la rigueur en France, est trop rigide pour notre climat.

Les trappistes seront en état de prendre en pension des élèves pour l’agriculture. Ils ont déjà reçu d’avance un nombre considérable de demandes de plusieurs districts.

 

La photographie ci-haut est parue dans Le Monde illustré du 5 septembre 1896. On tenait à souligner ainsi l’inauguration de l’École d’agriculture d’Oka en 1896. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Oka».

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