Skip to content

Peut-on rajeunir ?

Parmi le grand nombre de recherches menées durant le dernier tiers du 19e siècle, on aimerait bien trouver le secret du rajeunissement. Et le physiologiste et neurologue français Charles-Édouard Brown-Séquard (1817-1894), né à Port-Louis, dans l’île Maurice, pense qu’il s’en approche.

Le journal montréalais La Patrie du 27 juillet 1889 reproduit, à la une, l’article du Radical de Marseille à ce sujet. Extraits.

M. Brown-Séquard est un des savants les plus éminents, l’un des maîtres les plus écoutés de l’Académie de médecin, élève et successeur de l’illustre Claude Bernard.

C’est à la dernière séance de la Société de biologie qu’il a fait part de sa découverte.

«Messieurs, a-t-il dit, d’une voix ferme et lente, je crois désormais que la question du rajeunissement de l’existence peut être étudiée et résolue à l’aide des données actuelles de la science.»

Surprise de l’auditoire. On se regarde. Est-ce que M. Brown-Séquard parle sérieusement ? Mais le savant continue, racontant avec de longs détails les expériences auxquelles il s’est livré et les observations qu’il a enregistrées lui-même.

Disons, avec un de nos confrères, que M. Brown-Séquard avait remarqué depuis longtemps que la transfusion du sang était incapable de redonner à un organisme affaibli les forces qu’il avait perdues; l’opération nécessaire pour introduire un sang nouveau dans les veines d’un malade, la difficulté de trouver un transfuseur convenable, les décompositions rapides qui se produisaient dans les différents éléments du liquide détournaient les médecins de cette voie.

D’ailleurs, le sang n’est en somme qu’un merveilleux moyen de transport pour les éléments nouveaux qui arrivent et pour les cellules anciennes qui s’en vont; c’est lui qui distribue l’oxygène, c’est-à-dire la vie, aux organes; mais ce sont ces derniers qui sont les dépositaires et les transformateurs de forces.

On pouvait donc se demander si, en injectant à un homme âgé ou affaibli les cellules vivantes d’un être jeune et vigoureux, cet homme ne vibrerait pas à l’unisson de ce «renouveau» qui pénétrait dans son intimité, chassant les résidus d’une nutrition pervertie et réadaptant l’économie à l’utilisation de la chaleur, de l’électricité, de la lumière, facteurs principaux de la vie.

C’est ce que M. Brown-Séquard a pensé et c’est ce qu’il avait exprimé il y a plus de vingt ans dans une leçon qu’il professait à la Faculté de médecine de Paris. Depuis cette époque, il s’est livré à de longues et minutieuses expérience sur les animaux âgés.

Maintenant attendons-nous à de graves discussions entre docteurs. Bien entendu, la découverte de M. Brown-Séquard aura ses partisans et ses adversaires. Souhaitons que ces derniers aient tort ! Et puisse la théorie du rajeunissement n’être pas un rêve !

 

La photographie de Brown-Séquard provient de la page Wikipédia qu’on lui consacre.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS