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À nouveau, des superstitions

L’hebdomadaire La Tribune de Saint-Hyacinthe, du 26 juillet 1889, revient sur le monde des superstitions.

Après avoir parlé de la superstition des Allemands, il ne sera pas hors de propos de faire une courte nomenclature des superstitions en vogue dans différents pays. On y reconnaîtra facilement celles qui règnent encore chez nous, mais qui, comme nous l’avons déjà dit, perdent de jour en jour de leur prestige et s’évanouissent à la lumière de la raison et de l’intelligence. Suivant les vieilles femmes de plusieurs pays :

Une procession funèbre ne doit jamais traverser une rivière.

La personne dont le nom est le dernier sur les lèvres d’un mourant devra bientôt le suivre. Un linge à vaisselle suspendu à une poignée de porte est un signe de mort certain dans la famille.

Un cadavre ne doit pas passer deux fois sur une même partie de chemin.

Danser sur le sol indique un désastre certain, ou un décès dans le courant de l’année.

La personne sur laquelle un mourant fixe son dernier regard sera la première à mourir après ce décès.

Celui ou celle qui compte les voitures à un enterrement mourra dans le courant de l’année.

Briser un miroir, c’est signe de mortalité dans la famille dans le courant de l’année.

Si trois personnes regardent en même temps dans un miroir, l’une d’elle mourra pendant l’année.

Si vous n’arrêtez pas l’horloge aussitôt après la mort d’une personne, vous aurez de la malchance.

Si un corbillard est tiré par deux chevaux blancs, il y aura un décès dans le voisinage pendant le mois courant.

Il est malchanceux pour toutes personnes qui assistent à un enterrement de repasser par la maison où a eu lieu le décès.

Si la pluie tombe sur une fosse fraîchement ouverte, il y aura un autre décès dans la famille pendant l’année.

Si la fosse reste ouverte le dimanche, il y aura un autre décès le dimanche suivant.

Il est malchanceux de traverser une procession funéraire soit à pieds ou en voiture.

On ne doit pas entrer dans l’église, à un enterrement, avant ceux qui conduisent le deuil.

Emprunter un chapeau d’une personne en deuil signifie que vous le serez vous-même avant la fin de l’année.

En Suisse, si une fosse reste ouverte le dimanche, c’est un signe qu’une autre personne du village mourra dans un mois.

Si, pendant la maladie, une paire de ciseaux tombe de manière à ce que la pointe s’enfonce dans le plancher, la personne malade mourra bientôt.

Quand une femme en se mettant à table y dépose son dé, c’est un signe qu’elle deviendra veuve si elle se marie.

Il y a un proverbe en Angleterre qui dit : «Heureux celui sur le cadavre duquel la pluie tombe». Cette croyance existe aussi aux États-Unis. La pluie qui tombe sur un corps mort indique que son âme est partie pour le ciel.

 

L’illustration est parue dans Le Monde illustré du 25 juin 1898. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Funérailles».

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