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Sus à l’hypocondrie !

Êtes-vous hypocondriaque ? Constamment anxieux au sujet de votre santé, alors que vous êtes en pleine forme ? Allez, détendez-vous.

Et lisez ce que vous conseille La Tribune du 27 mai 1892.

Un des meilleurs moyens de conserver sa santé, dit le Bulletin Mensuel d’Hygiène, est de ne pas trop y penser. Quand on se sent dans son état normal, il ne faut pas toujours s’imaginer qu’une maladie quelconque ou bien va venir ou bien attaque déjà votre constitution.

Bien des gens ressemblent à ce voyageur inexpérimenté qui s’informait d’avance, très anxieusement, des symptômes du mal de mer et demandait comment il le reconnaîtrait quand il en serait atteint.

En général, on sait quand on est vraiment malade et bien souvent, poussé par son imagination, on s’effraie à tort.

Mangez et buvez ce qui vous fait plaisir, aussi longtemps que vous le digérez bien; votre estomac sait parfaitement ce qui lui convient et si, en général, une nourriture simple et modeste est ce qu’il y a de mieux, il n’est pas défendu de jouir du plaisir de la table de temps en temps et avec modération.

Les boissons alcooliques ne sont pas destinées à l’usage habituel; ce sont de vrais remèdes et qui ne devraient être employés comme les autres remèdes que sur l’avis du médecin.

Comme boissons journalières, elles ne peuvent faire aucun bien et arrivent au contraire à faire beaucoup de mal.

Donnez au sommeil tout le temps que vous pouvez et rappelez-vous que la quantité nécessaire à chacun varie avec chaque individu; les uns ont besoin de dormir 9 heures au moins pendant que 6 heures suffisent aux autres. L’essentiel est de ne pas se priver de ce qui est réellement nécessaire, mais la lampe de minuit est terriblement coûteuse, même pour travailler.

Traitez toujours avec respect un rhume qui commence; 99 fois sur cent, il s’en ira bien vite, mais la centième fois, si on le néglige, il peut se transformer en bronchite ou en fluxion de poitrine. Il vaut mieux n’en pas courir la chance.

Si vous êtes assez malade pour avoir besoin d’un remède quelconque, en dehors des petits remèdes de la maison, vous êtes aussi malade pour faire venir le médecin.

Prenez autant d’exercice que vous pouvez et soyez à l’air autant que possible. La vie en plein air est la vie normale, et plus on en a, mieux cela vaut. Il ne faut pas cependant pousser la chose à l’excès; il y a bien des jours où l’on est mieux dans une chambre chaude et confortable qu’au milieu de la neige de l’hiver, ou dans sa maison fraîche plutôt que sous le soleil de juin. Personne non plus n’a fortifié sa constitution en dormant avec la fenêtre ouverte et la température à 0o, ou lorsque la neige arrive jusque sur l’oreiller.

Bon air, soleil, nourriture bonne et suffisante, eau pure, exercice en plein air, modération en toute chose et esprit content, sont les meilleurs remèdes de la nature et valent mieux que toutes les drogues des médecins.

 

Ci-haut, La Dame malade, un tableau de Samuel van Hoogstraten (1627-1678), élève de Rembrandt. On le retrouve au Rijksmuseum, d’Amsterdam.

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